Pérennité du CA des artisans

(article paru dans notre newsletter n° 10)

Le monde de l'artisanat n'est pas si différent de celui du commerce : dans les 5 domaines fondamentaux que nous avons retenus (l'emplacement, les locaux d'exploitation, l'orientation commerciale, l'équipement et ...l'artisan), nous verrons que certains sont identiques ou similaires à ceux du commerce.

L'emplacement

Comme pour le commerçant, l'emplacement peut représenter un atout important. Certains artisans complètent, en effet, les revenus tiré de leur stricte activité artisanale par des activités commerciales : par exemple, un(e) esthéticien(ne) pratiquera des soins mais en complément, il(elle) vendra des produits de beauté. De la même manière, un boulanger ou un coiffeur se devront d'être implanté au milieu d'autres commerces pour optimiser leur chiffre d'affaires.

Les locaux d'exploitation

En fonction de l'activité exercée, les locaux exploités ont une grande importance. Si certains métiers s'exercent principalement chez les clients (artisanat du bâtiment...), d'autres ont besoin de locaux appropriés : l'activité d'un menuisier nécessitera un atelier adapté à ses besoins comme un mécanicien ou un peintre-carrossier. Une des façon de pérenniser le CA d'une entreprise artisanale est de l'exercer dans un local conforme et dédié à son activité.

L'orientation commerciale

Souvent les artisans, fiers de leur savoir-faire, négligent l'orientation commerciale de leur activité. En effet, en fonction du type de marché sur lequel l'artisan évolue, la stabilité du CA peut se trouver rapidement mise à mal. Un artisan plombier qui ne fait que de la rénovation aura plus de mal à trouver un repreneur que cet autre artisan plombier qui assure essentiellement de la maintenance d'installation. De même, les artisans habitués aux appels d'offre des collectivités - bailleurs sociaux - organismes publics et parapublics seront plus à même d'avoir des marchés pluriannuels, gage de pérennité, que ceux ayant une démarche commerciale envers une clientèle diffuse.

L'équipement

La maxime dit qu' "Un mauvais ouvrier a de mauvais outils." Mais l'inverse est également vrai : un bon artisan a de bons outils et un équipement, en phase avec les grandes tendances techniques et technologiques. Les exemples ne manquent pas d'outils ou de techniques qui ont révolutionné la façon de travailler : outillage sans fil, niveau laser, conception assisté par ordinateur... et bientôt imprimante 3D. La pérennisation du CA d'une entreprise artisanale passe aussi par la mise en place de nouveaux outils ou procédés avec lesquels on gagne du temps (donc de l'argent), on fait économiser au client, et on améliore la qualité.

L'artisan

La vraie plus-value d'un artisan, c'est son savoir-faire. Comment valoriser un savoir-faire et surtout pérenniser une activité lorsque l'artisan quitte son entreprise ? Le chef d'entreprise artisanale doit, comme le commerçant, réfléchir à la manière de faire fonctionner son affaire sans lui : déléguer des responsabilités à des salariés (quand il en emploie), former et informer apprentis, collaborateurs, s'attacher des compagnons quand il le peut, et mettre en place des procédures lui permettant de s'absenter tout en maintenant la qualité du travail accompli en son nom. Toute l'organisation à imaginer doit reposer sur la capacité à maintenir, en tout temps et en tout lieux, la technicité et la qualité du travail accompli (procédures de vérification, etc.).

Et si l'entreprise peut fonctionner ainsi sans l'artisan, le repreneur, lui-même artisan (ou en passe de le devenir) pourra ainsi se consacrer à ne viser qu'une seule chose : l'excellence (bien évidemment).