CV de repreneur

(article paru dans notre newsletter n° 15)

Contrairement à ce qu'imaginent les futurs repreneurs d'entreprise, les cédants sont très attentifs au profil de ceux qui veulent les remplacer. La transmission d'entreprise n'est pas qu'une opération juridique et financière, c'est aussi une transmission de valeurs auxquelles les vendeurs sont attachés et qui font tout l'intérêt (et souvent la renommée) de l'entreprise. C'est aussi, pour ces anciens capitaines (d'industrie, de commerce...), une manière de perdurer tout en ayant lâché le gouvernail, après avoir souvent passé des années à diriger l'entreprise.

Or, lorsqu'on demande au repreneur de nous confier son CV de repreneur, il est souvent décontenancé : que faut-il y mettre ? Ce n'est pas un CV de demandeur d'emploi, ce n'est pas un récapitulatif de carrière et ce n'est pas non plus une fiche d'état civil. Afin de simplifier la vie aux repreneurs, le Cabinet d'Affaires Saint-Rémi a mis au point une fiche repreneur (format PDF) que vous pouvez télécharger ici.

Ce document comporte deux colonnes :

• La première reprend les données "personnelles" du repreneur
• La deuxième retrace son projet de reprise, ses desiderata et l’adéquation entre son projet et ses capacités, attentes, passions, moyens...

Conseils pour remplir cette fiche

Surtout rester fidèle à soi-même. Le repreneur ne doit pas avoir le réflexe ni de surestimer ses capacités ni de les sous-estimer : je suis un cadre bancaire de haut niveau mais je suis passionné par la botanique et mon rêve est d'ouvrir une jardinerie ? Il faut l'écrire ainsi. Ce n'est pas parce que les intérêts semblent antinomiques que les troncs communs, entre les deux activités, n'existent pas.

Tenir une jardinerie, ce n'est pas seulement connaître ce que l'on vend, conseiller les clients et savoir où s'approvisionner. C'est aussi diriger une équipe, gérer des stocks, organiser l'activité. Tout ce qu'un cadre de haut niveau sait faire.

Bien entendu, peut-être des formations complémentaires seront-elles nécessaires. Bien entendu, il faudra un accompagnement plus ou moins long du cédant. Bien entendu, le repreneur ne sera pas opérationnel à 100 % le jour de la reprise. Mais c'est là tout l'enjeu du document : mesurer l'écart à combler pour la reprise.

Et que les repreneurs le sachent : il y a toujours un écart entre leur propre expérience et l'entreprise à reprendre. Même si l'on est du métier. Même si l'on a travaillé dans cette entreprise comme salarié. Il y aura forcément des choses à apprendre, forcément des organisations à améliorer, forcément des progrès à faire.

Sinon, où serait l'intérêt de la reprise ?